Le vent du soir souffle et les nuages passent,
Comme la nuit s’étend sur le relief escarpé
Ils cachent les feuilles que le zéphyr brasse,
Dans un sonore frisson s’endort la canopée.
Le froid s’est doucement emparé de la plaine,
Comme la neige parsemée a recouvert les graines
Les cumulus silencieux survolant la scène
Ont arrosé la terre de leur chair cotonnée.
Ils surplombent et se fondent dans les cimes enneigées,
Laissant au seul blanc manteau la tâche d’éclairer
La vallée encaissée et ses vierges espaces.
De la voûte céleste tout rayon ils effacent.
Étirés ou compacts, esseulés ou groupés,
Leur allure imposante fluctue sous le soleil
Qui les darde de ses rayons brûlants la journée,
Parsemant, révélant des lueurs oubliées.
Au soir du monde où naissent les couleurs enflammées,
Le ciel des Hommes s’embrase, par une chaude nuit d’été.
Las, les géants rougeâtres sombrent dans leur long sommeil
Gisant sous la surface avec l’astre noyés.
Le vent du soir souffle, les nuages passent,
Comme la nuit s’étend sur le relief escarpé
Ils recouvrent le monde, bercé d’obscurité
Continuant leur long chemin de place en place.